mardi 7 septembre 2010

Chimarrão ?

Aujourd'hui, au Brésil (non plus ;-)), on ne travaille pas !


Le 7 septembre, rappelez-vous (pour ceux qui ont eu la chance de passez des heures avec Francis dans la cour de l'IEP, et désormais détenteurs du Dualc, diplôme historique puisque nous sommes les derniers diplômés du U (le DUALC est à partir de la rentrée DEALC...))... je disais donc rappelez-vous, c'est le jour où le gugus à ruban s'est rendu compte qu'être le second à Rome c'était bof et qu'il préférait être le premier dans son village, que dis-je à Bahia, et qu'il s'est donc écrié "L'indépendance ou la Mort", et gugus est donc devenu Pedro I, empereur du Brésil.
Même si en 1822, il aurait du savoir que empereur, c'était un peu dangereux et que c'était plus trop à la mode, m'enfin ça c'est une autre histoire !

Tout ça pour dire que aujourd'hui c'est le 14 juillet. Enfin le 7 septembre. Enfin, vous m'avez suivi ! Y a pas une grande différence, ici aussi on a les rafales qui nous cassent les oreilles toute la journée ...

Enfin nous, pour "célébrer" tout ça on a planté une centaine d'arbres (des eucalyptus et des acacias) et on a bu du jus de canne.

Mais, je m'égare ! En ce jour national, j'avais envie de vous parler de quelque chose de bien local... le chimarrão !
En effet le Brésil est un trèèès grand pays, avec des habitudes bien différentes.
J'habite à Porto Alegre (jusqu'ici vous aviez suivi), la capitale de l'État du Rio Grande Do Sul, un des 26 États du Brésil (qui est donc fédéral !).
Le Rio Grande do Sul, c'est le pays des gauchos (les cow-boys du Sud ;-) ) et c'est comme ça que l'on appelle ses habitants. C'est le 5ème Etat en IDH et en peuplement et le 9ème en superficie. Comme ça le neuvième en superficie, ça a pas l'air, mais c'est un peu plus grand que le Royaume-Uni et un peu plus petit que l'Italie...
Le plus grand : L'Amazonie, de la taille... de l'Iran. Pour ceux à qui l'Iran ne parle pas beaucoup (il y en a!), cela représente plus de deux fois la France.
Le plus petit : le district fédéral (Brasilia) de la taille de la Cisjordanie...

Mais là n'est pas le but de ce message ! Je voulais donc vous parler d'une habitude très locale, partagée avec nos amis du cône sud (ainsi qu'avec les libanais et les syriens) : le chimarrão. Plus connu en France et en pays hispanophone sous le nom de maté !
Tout d'abord, je me dois de vous dire que le maté ne supportera pas de guerres de clochers ! Pas besoin de s'étriper pour savoir s'il est argentin, paraguayen ou bien brésilien... Le Maté est Guarani, il est donc tout ça à la fois, et à la fois pas vraiment ça !

Le chimarrão est absolument indispensable dans n'importe quelle réunion, qu'elle soit de boulot ou familiale, et même pour certains dans n'importe quelle ballade ! Le chimarrão est une infusion de yerba maté qui est assez amer, entre le thé et le café, et qui aurait plein de vertus en tous genres (anti-cancer notamment) ! Elle en a une certaine : elle est très énergisante, et elle permet sans aucun doute la sociabilisation !

Yerba Maté au Mercado Publico



Le chimarrão se boit de la façon suivante : la yerba maté, l'herbe en question, qui est séchée et réduite en poudre, est mise dans une calebasse (cuia). Rajouter la bomba (la paille spéciale en métal, paille d'un côté, passoire de l'autre pour ne pas aspirer la yerba maté), puis l'eau chaude. Ne mélanger surtout pas, et buvez !
Le mystère de savoir pourquoi tout bon gaucho qui se respecte se ballade toute la journée avec une thermos d'eau chaude est donc résolu !

Calebasses au marché d'artisanat du dimanche matin du Parque Farroupilha


Ce qui est intéressant dans ce rituel, car c'en est un, est l'aspect social du chimarrão : tout le monde boit dans la même calebasse, les uns après les autres. Celui qui l'a préparé boit le premier (car ce sera le plus amer). On boit son chimarrão (jusqu'au bout, sinon c'est pô poli il paraît, quitte à faire du bruit avec la paille !), on remet de l'eau chaude et on passe à son voisin ! Et ma grippe n'a pas semblé constituer une excuse valable pour y échapper !
C'est une très jolie habitude, surtout pour nous qui avons pris l'habitude (mais finalement pas depuis si longtemps) de manger avec NOS couverts, dans NOTRE assiette et avec NOTRE verre.
Cette façon communautaire de manger (boire en l'occurrence) m'a rappelé nos amis d'Azru et un couscous mangé à 10 dans le même plat ! Autres lieux, autres coutumes !


6 commentaires:

  1. Oh oui le maté! Je me retrouve complètement dans ta description. Ici même en cours, on se passe la boisson entre les élèves et même avec le prof!

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  2. Et pour la petite histoire, une amie colombienne avec qui j'ai pris du maté m'a regardé avec des grands yeux ronds quand je lui ai donnée la calebasse après n'avoir pris qu'une gorgée: effectivement, ici, c'est tout ou rien! Maintenant le rite est assimilé! ;)

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  3. Ah les cours de Francis!
    Ici, on se fait passer de la cerveza...c'est pas tout à fait la même chose, mais ça reste convivial!
    J'espère que la pêche t'est revenue!
    Beijos!

    Solène

    PS: j'ai enfin compris comment posté un commentaire sans être membre de blogspot! ;)

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  4. Bravo Clarita.Desormais je suivrai regulierement ton blog pour connaitre le Rio do Sul et les guaranis depuis la bonne ville de Nimes Et la suite de tes "aventures" meme si elles vont focement etre plus limitees geographiquement Guy.

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  5. Tu m'en ramèneras une de calebasse? j'ai de la yerba maté chez moi mais évidemment sans le matos qui va avec c'est un peu triste, et le sachet s'ennuie dans mon placard!

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  6. Je suis revenue à Paris munie de tout l'équipement, et en ayant déjà fait ma mixture pour le ptit dej les quelques jours qui ont précédé mon départ de BA, je compte déjà embarquer tout l'attirail à Rome, pour le faire découvrir à tout le monde! héhé (bon avec du sucre dedans tout de même hein!)

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