dimanche 26 septembre 2010

Le Cimi et les indiens !

Je m'arme de courage pour vous écrire un petit mot du soir !
Depuis que je suis arrivé, vous avez été nombreux à me demander des précisions et des détails sur mon stage, le Cimi, ce que nous faisions, etc...
Alors il est grand temps pour moi de vous répondre dignement !

Un peu d'histoire... Le Cimi (Conselho Indigenista Missionário) est né pendant la dictature militaire. Le Brésil n'ayant pas échappé à la "règle" latino-américaine des années 70/80, "règle" encouragée implicitement ou explicitement par les US préférant une dictature militaire au risque d'un pays rouge à ses portes, mais ceci est une autre histoire ! Pour mémoire, la citation de Kennedy, pourtant plutôt démocrate (Jeu de mots du dimanche soir...) : " il y a trois possibilités, par ordre de préférence : un régime démocratique décent, la continuation du régime de Trujillo, ou un régime castriste. Nous devons ambitionner la première, mais nous ne pouvons pas renoncer à la seconde tant que nous ne sommes pas certains de pouvoir éviter la troisième ".
(Dualc, pourquoi me poursuis-tu ainsi ?)

Et pourquoi est-ce que je divague autant dans ce blog ?

Donc je continue : dictature militaire. C'est à ce moment-là qu'ont commencé à apparaître les mouvements indigénistes, car ils permettaient de concentrer un certain nombre de mécontentements sociaux en tout genre, et cela passait mieux que des mouvements contre la torture par exemple...
Ce thème a une résonance internationale, quand circulent des photos et des témoignages sur l'extermination des indiens ainsi que des cas de tortures en 1969. La croix-rouge internationale (spéciale casse-dédi pour Léa !!) a un rôle important dans l'enquête ! Les autorités chargées des indiens (La Funai, déjà à l'époque) sont dirigés par des militaires qui doivent veiller à ce que les indiens ne soient pas un frein au développement économique du pays (et ils continuent encore aujourd'hui à être perçu ainsi par beaucoup). Naissent alors les critiques sur les mouvements missionaires évangélistes, c'est aussi le moment de Vatican II, Mai 68 tout ça !
Donc en 1972, est crée le CIMI par des religieux et des laïques qui souhaitent travailler avec les indiens, mais cette fois pas pour les convertir, ni les intégrer dans la société nationale de gré ou de force, mais pour les inciter à lutter pour leurs droits (notamment avec la constitution de 1988, ils acquièrent le statut de citoyen lambda et ne sont plus considérés comme de grands mineurs qui ne votent pas -alors que le vote est obligatoire au Brésil !) ainsi que pour leur terre.
Ce point est important à mon sens. Le CIMI ne lutte pas pour les indiens, mais avec eux et surtout par eux. Nous sommes souvent les intermédiaires entre eux et les blancs, mais en n'agissant jamais à leur place, ce qui serait les renvoyer à cet ancien statut de mineurs.

Le Cimi est donc issu de la Théologie de la Libération et continue à avoir des liens avec l'Église catholique. Cependant au niveau local nous travaillons également avec le Comin qui est l'équivalent protestant !

Pourquoi la terre est la priorité number 1 ?

Car la terre est primordiale. Pour tous, dans un pays où sa concentration est l'une des plus forte au Monde, mais encore plus pour les indiens. Car leur façon d'être (teko en guarani) ne peut s'exprimer que dans le Tekoha, l'endroit de la façon d'être ! En effet, la terre sert à cultiver ce que l'on mange, à pêcher et à chasser, tout en la protégeant pour qu'elle continue à les nourrir (les terres indigènes sont beaucoup mieux conservées en terme de biodiversité que les parcs naturels). C'est là qu'ils trouvent leur nourriture donc, mais aussi la matière première de l'artisanat qu'ils vendent, de leur habitat... Et c'est aussi tellement important au regard de la relation qu'ils entretiennent avec la nature, qui est la base de toute la culture et religion. Les autorités publiques sont souvent surprises de la quantité de terre que les indiens demandent, souvent importante. Mais cette terre ne sert pas à produire une monoculture pour la vendre sur le marché international, mais à vivre en autonomie complète ou presque, et à permettre leur reproduction physique comme culturelle.

Concrètement notre travail consiste, pour ce que j'en ai vu, en trois points principaux :
  • visiter les "aldeias", que ce soit des terres démarquées, en cours de démarcation... ou des campements au bord de la route. Pour l'instant j'en ai visité 9 aldeias, 2 kaingangs et 7 guaranis. Bien sûr, je commence à bien connaître les aldeias les plus proches. Nous y allons spontanément ou car ils nous appellent pour tel ou tel problème... C'est l'occasion de vérifier si tout marche comme cela devrait : l'école fonctionne, le personnel de santé vient, l'électricité a été rétabli ... ? Bon, inutile de dire que beaucoup de réponses négatives ! C'est aussi l'occasion de faire de la traduction juridique, comme pour ce cacique qui se préoccupait de se voir expulser de ses terres avec tout son village (une douzaine de familles) pour y construire une prison... Et lui apprendre que malheureusement au vu du contrat signé 5 ans plus tôt pour ces terres, cela était parfaitement possible.
  • Participer et encourager les réunions entre indigènes. C'est aussi l'occasion de visites ! Par exemple cette semaine, nous sommes allé prévenir de nombreux caciques et leaders de la région (en accompagnant un des principaux leader de la région) d'une réunion importante dans deux semaines. Il s'agit, dans le cadre d'une restructuration de la Funai d'emmètre un certain nombre de demandes et de propositions. Nous avons également fait des réunions avec eux pour préparer les 400 ans des missions jésuites, évènement pour lequel un leader guarani est invité à parler. Nous l'avons donc aidé à élaboré son discours, leur culture étant bien évidemment beaucoup plus orale qu'écrite !
  • Enfin, il me semble que notre rôle est également très souvent de faire interface entre les deux sociétés et les deux cultures. Ce fut le cas dans une aldeia Kaingang quand nous avons accompagné deux journalistes qui voulaient faire un reportage... Les premiers contacts où nous étions intermédiaires se sont très bien passé, la suite a été catastrophique ! Ça a également été le cas cette semaine, qui fut très intéressante car nous avons accompagné deux guaranis (Xixi et Adreano) pour une audience avec le procureur et le juge du Tribunal Régional Fédéral (tribunal fédéral décentralisé). Ils venaient de l'État de Sta Catarina et les terres où ils vivent et qui sont en cours de démarcation, sont lorgné par un certain nombre de grandes entreprises (dont française...) pour des grands travaux, port industriel et voie ferrée ! Le juge de première instance, devant l'insistance de ces entreprises et des mairies, a donc interrompu la démarcation afin de permettre cela. Le recours au tribunal fédéral permettra donc de valider ou d'invalider cette décision. Et le lendemain, RDV au parquet avec les anthropologues responsables d'établir si leurs terres sont oui ou non d'usage traditionnel. Cela aurait été absolument passionnant si mon vocabulaire juridique portugais avait été un peu plus riche, mais ce fut tout de même une expérience très intéressante.
Comme Roberto est vice-président du Cimi, il est très souvent en déplacement à Brasilia et autre. Pendant ce temps-là, je fais un peu la même chose avec Evanir qui est du Comin (l'assoc' protestante) ou je lis la tonne de doc' que Roberto me fournit consciencieusement ! Mais dès octobre, quand je serais un peu plus à l'aise, j'irais passer des journées dans les aldeias les plus proches afin d'apprivoiser un peu mieux toute cette réalité !

Roberto qui nous lit l'historique de l'affaire de Santa Catarina, pour que nous soyons parés quand arrivera le procureur ! Comme dirait Thomas un gaucho barbu c'est logique !
Santiago en pleine concentration, qui écoute Roberto qui nous fait son speech. Mais la concentration n'empêche pas le chimarrão !

En attendant le procureur... Le stress intense et la digestion se lisent sur les visages !


Je vous souhaite une bonne semaine, que j'irais passer dans l'Etat du Parana pour une "assemblée" avec les membres du Cimi Sul ! Et oui, car malgré le fait que nous soyons en tout petit comité ici, nous sommes un peu plus de 200 dans tout le Brésil...
Alors à bientôt pour de nouvelles aventures !

mercredi 22 septembre 2010

Présentation...

Bon, ça fait longtemps que je ne vous ai pas raconté ma vie, je commence à avoir des réclamations...
Il faut dire que j'ai été très occupée ! Je me suis avalée à peu près 150 pages sur les guaranis dans le week-end, écrite par des membres de l'association en général et publié par la Commission de citoyenneté et des droits de l'homme de l'assemblée législative du Rio Grande Do Sul... Enfin, c'était long mais maintenant j'en sais beaucoup plus ! Et je sais même dire plein de mots en Guarani, parce que j'ai déniché une grammaire Guarani au campement de la semaine Farroupilha ! Je vous entend déjà grommeler... Ça va, deux secondes, j'arrive avec les explications !
Le 20 septembre, avant-hier donc, était férié (juste dans l'Etat), afin de commémorer la Révolution Farroupilha. Pour ne pas vous embêter avec des trucs historiques interminables, en gros, on va dire que les gauchos, en 1835, ils se sont dits que mince alors l'empire c'était vraiment passé de mode (cf. quelques articles en amont), et que nous on veut la République non d'un p'tit bonhomme ! Et c'est comme ça qu'ils ont fait la République tout seuls dans leur coin. Pendant 10 ans. Après l'empire a dit, je suis p'tete bien passé de mode, mais on ça vous empêche pas de faire ce que j'dit !
Pour l'anecdote, notre ami italien Garibaldi était venu les aider, en attendant que son heure soit venu pour unifier le royaume de la pizza et des lunettes noires (petite pensée pour Inès) !
Voilà, donc pour commémorer tout ça, il y avait une semaine de "campement", en réalité de petites cabanes dans le Parc Harmonia, afin de faire vivre la mémoire, la tradition tout ça ! Très rigolo, avec plein de gens habillés traditionnellement, rodéos et tout le tralala... Enfin bon, ça reste assez tradi, pour célébrer le fazendeiro (le fermier et ses valeurs pleines de douceur et d'humanisme !), et je ne suis pas la seule à le dire !

Donc voilà quelques photos juste pour vous :

Le fameux cowboy du sud, pour le fameux rodéo !


Quelques objets traditionnels en cuir et en bois... Admirez la tête de cheval à votre droite (bloups).


Le churrasco, le légendaire barbecue gaucho !

On rigole (discrètement) devant la dadame et son chienchien habillés pareil !


Et sinon lundi, c'était aussi les 35 ans de mariage de Tereza et Nelson... Nous avons proposé pleins de cadeaux peu conventionnels pour fêter ça (avec Alexandre), mais finalement, on s'est contenté (ou plutôt je me suis contentée) de préparer un repas spécial frenchy ! Je vous rassure rien d'extraordinaire (pas de moqueurs s'il vous plaît !), mais ils étaient quand même bien contents, ainsi que tous les voisins, par l'odeur alléchés !

Alors voilà quelque chose que je vous avais promis depuis un petit moment... une petite présentation de la ptite famille !

Tereza, Rita et Nelson le premier dimanche ! Miam !


Dans l'ordre d'apparition, Tereza, Rita et Nelson.

Tereza est la môman, et aussi la cuisinière de ce millier de trucs sur la table (et oui, c'était pas moi ce jour là !). Elle est très, très, très gentille, et très engagée dans la vie de quartier. En effet, elle est présidente de l'association du quartier, très important ici, puisqu'en contact direct avec la mairie pour réclamer des routes qui ressemblent à quelque chose, un centre de santé, etc... Elle est très fier de ses réussites, notamment le fait que le bus monte jusqu'en haut de la colline (je la comprend !), un centre de santé digne de ce nom, une chapelle (dans laquelle elle mène le curé à la baguette !), une crèche et son occupation du moment, un centre communautaire, qui servira d'endroit pour faire des petites fêtes d'anniversaires, pour que les enfants aient un endroit où aller l'après-midi (l'école n'est que le matin, comme dans tous les pays censés...) et le week-end, avec lecteur de DVD et DVDs, bibliothèque, etc...
Cela lui prend pas mal de temps, mais du coup tout le monde l'apprécie beaucoup dans le quartier.

Nelson, son mari est un fou de films. Bon j'ai connu pire (hihi, que se reconnaissent ceux qui veulent !). Mais bon, pour moi, un film par jour, c'est déjà beaucoup ! Du coup, j'en ai déjà vu pas mal, dessins animés, films brésiliens, etc... Souvent assez décalé par rapport à ce que j'ai l'habitude de voir, mais au moins ça me change, et assez souvent en VB, ce qui me permet de progresser !
Il a une petite entreprise dans le sous-sol de la maison, d'où il vend du matériel professionnel pour des entreprises en tout genre... Cela va du bleu de travail au ciment, en passant par le papier de verre.
Il rigole bien, il ne se prend pas du tout au sérieux ce qui est super, et comme toute la famille il aime pêcher... Je crois que je vais devoir m'y mettre même si cela reste un grand mystère pour ma tradition familiale. Je crois que nous avons en tout et pour tout pêcher une fois, sur un lac au Canada, et le seul qui a ramené des poissons était le gars qui nous avait emmené... Pour vous dire !

Rita, qui est aussi sur cette photo mais un peu cachée, est une vraie crème ! Depuis que je suis arrivée, elle m'a donné un sacré coup de main pour acheter ma puce de portable (portable qu'elle m'a prêté), elle m'a emmené au cinéma, au Parc Farroupilha, elle m'a offert une bague en bois qui vient d'Amazonie et qui est censé représenter ceux qui aiment bien les indiens (haaaa, voilà un mystère résolu, de pourquoi tous les gens avec qui je travaille ont une bague en bois !!)... Bref un ange ! Elle travaille en ce moment sur son mémoire (comme je ne l'ai peut-être pas déjà dit, beaucoup de gens commencent où finissent leurs études à un âge largement adulte, du fait du coût de celles-ci) sur les relations interculturelles entre les brésiliens non-indiens et les indiens. Elle a travaillé avec le Cimi pendant quelques temps quand elle était plus jeune en Amazonie dans des missions d'alphabétisation notamment. Les photos font rêver !



Alexandre (prononcer Alechandri) qui a 31 ans rentre du Royaume-Uni où il a passé 4 ans, et compte se poser quelques temps afin de voir où repartir (ou pas !) selon la situation économique européenne et brésilienne... En effet, il est rentré du Royaume-Uni, car ce n'était pas fameux !
En même temps le Brésil ne le tente que peu, car il a l'habitude de dire que c'est "un pays pour les riches"... et je dois dire que je ne le contredirais pas sur ce point ! Le coût de la vie est très légèrement en deçà du coup de la vie européen... Par contre le Smic est à un peu plus de 200 euros. Ceci dit, la vision de Porto Alegre est relativement biaisée puisque c'est la ville la plus chère du pays !
A parti ça, il est végétarien et il n'aime pas le foot... Ah, les clichés !

Flavia, à côté de lui sur cette photo est la cadette de Rita. Elle est sa sœur sont souvent à la maison, puisqu'elles habitent juste au dessus et car elles sont très chouchoutées par leur tante et leur oncle !

Sinon, bien sûr Roberto et Evanir avec qui je travaille, mais ce sera pour la prochaine fois !

mercredi 15 septembre 2010

Un peu de politique...





Oups, quelques temps que je n'ai pas écrit...

Raison principale de cet absence... Il se trouve qu'il y a du cuivre dans les fils téléphoniques...
Vous ne saisissez pas ? Moi non plus au début ! Je vous aide un peu... il se trouve qu'il y a des gens dans le quartier qui ont du mal à boucler les fins de mois... Toujours pas ?
C'est bien simple la prochaine fois que vous trouvez une facture un peu salée dans la boîte aux lettres, allez donc chiper les fils téléphoniques des voisins, le cuivre se vend pas mal ces temps-ci (ne confondez pas avec les fils électriques ce serait fâcheux !) ! Remarque ça change du Panama où il fallait faire attention où l'on marchait, car là-bas c'est le cours des plaques d'égout qui est en pleine explosion !
Enfin... si vous ajoutez la-dessus que les employés de la compagnie de téléphone ont intervertit les câbles en les remplaçant (vous imaginez le gag... Digne de la boucherie Sanzot !), cela donne une bonne semaine sans internet et avec le téléphone des voisins...

Mais me revoilà pour de nouvelles aventures !

Par exemple ce week-end, avec la famille chez qui j'habite et qui sont très gentils, j'ai fait... ça :



Et ça, c'est quoi ?? C'est Claire à moitié en Uruguay et à moitié au Brésil !

Parmi mes amis, beaucoup savent que "ceux qui souhaitent abolir les frontières ne sont que des intellectuels à la noix de France Inter et du Monde"...
Personnellement, je suis une grande adepte des deux, mais j'ai tout de même tenu à vérifier ! Dans la ville de Rivera-Santana do Sacramento, on parle indifféremment (sauf dans mon cas) en espagnol et en portugais, on fait ses courses en pesos, en reais et en dollars tout aussi indifféremment et personne ne nous demande de passeport (c'est aussi ça, le MercosuR/L !).

Tout cela me mène à une conclusion...
Frontière, contrairement à ceux que pensent les crétins du Figaro, tes jours sont comptés !
A part cette expérience très chouette d'être dans une ville binationale, la ville ne présente que peu d'intérêt et la plupart des gens s'y rendent surtout pour ses Duty Free... Bon, je dois reconnaître que son charme était altéré par la pluie discontinue, mais quand même !

A part ça je voulais vous parler d'une autre chose (avant qu'il ne soit trop tard), quelque chose qui rythme la vie brésilienne de cette fin d'hiver/début de printemps... quoi la Samba ?? Mais non ! La campagne électorale enfin !!

En effet le très, très populaire Lula s'en va en vacances (ou pas...) à partir du premier janvier, et du coup il faut trouver quelqu'un pour faire l'intérim ... Ce quelqu'un-e, ce sera le 3 ou le 31 octobre que nous connaitrons son nom !
Mais voyons un peu... Luiz Inacio Lula da Silva, plus connu sous le petit nom de Lula, est très connu à l'international, et je ne pense pas me tromper en disant qu'il y est assez populaire... Bon, ici, la vision est plus nuancée...
Pour faire court, Lula a réussit deux grands défis : faire reculer la pauvreté significativement via les allocations familiales et propulser le Brésil parmi les 8 premières puissances mondiales via des investissements gigantesques...
Pour les nuances, les voici :
  • les allocations familiales sont des mesures palliatives, qui améliorent effectivement la vie des plus démunis, mais sans apporter de réel développement dans cette classe marginalisée.
  • les investissements gigantesques ont souvent été extrêmement controversés en termes d'impact écologique et social... C'est notamment le cas du projet de barrage de Belo Monte, qui serait le 3ème mondial après le barrage des trois gorges en Chine et celui d'Itaipu à la frontière entre le Brésil et le Paraguay. Cela affecterait évidemment la biodiversité locale (sachant que le Brésil compte nombres d'espèces non encore recensées...), encouragerait la déforestation et inonderait plus de 500 km²... De plus, son électricité ne servirait que très marginalement à l'énergie "civile", mais à l'extraction de minerai dans la région. Ça c'est pour l'environnement. Pour le social, des milliers de travailleurs venus construire cette petite merveille, seul un millier pourrait être employé de façon pérenne, entraînant nécessairement un chômage de masse pour tous les autres venus s'installer dans la région pour plusieurs années. Least but not the less, cela inonde trois villages indigènes en amont, et en prive plusieurs de voie navigable en aval, sachant que c'est le seul moyen de transport pour accéder aux écoles, centres de santé, etc... Ce serait donc 25 000 personnes déplacées, et des lieux ancestraux religieux inondés... Même pour "aller chercher la croissance avec les dents", on n'aurait pas idée d'inonder la Mecque, Rome ou le Mur des lamentations... Il se trouve que s'agissant des indigènes, la logique n'est pas la même...
    Ce projet est toujours en cours, malgré le fait qu'il ait été déclaré inconstitutionnel par les autorités compétentes...
  • Peu voire pas, d'avancée concrète dans des domaines cruciaux de développement et de justice sociale tel que la réforme agraire ou la question indigène.
  • Catastrophe écologique : promotion de la culture unique, des OGM, du "biocarburant" ...qui n'a de bio que le nom : effectivement il est fait à partir de plantes... mais qui ne sont pas bio du tout, et qui pour être plantées nécessitent une déforestation massive et la réduction des territoires indigènes et de cultures traditionnelles.
  • Et enfin... réussir à être le 8ème PIB mondial, c'est bien joli ! C'est vrai, le PIB, comme tout le monde sait, c'est très important, produire beaucoup, tout ça... sauf qu'être le 8ème PIB mondiale, tout en réussissant à rester le 8ème pays le plus inégalitaire en terme de concentration de revenus relève de la prouesse ! En Amérique Latine, seule le Guatemala fait mieux... Après, ce sont des pays africains connus pour leur démocratie exemplaire et leur stabilité politique... Enfin, ça c'est pour les revenus, parce que pour la terre le Brésil fait encore mieux : 7 ème ! Cela revient à dire que 6% de la population possède 60% du territoire national ! Pas mal non ?
Voilà pour conclure, Lula a réussi à faire en sorte que les pauvres soient un peu moins pauvres, mais surtout que les riches soient beaucoup plus riches, et le niveau d'inégalité est resté le même...

Mais Lula conformément à la Constitution, ne peut être réélu une 3ème fois !

La campagne bat donc son plein (pour le Président-e, mais aussi les député-es fédéraux et locaux, et les sénateurs-trices).

9 sont en lices pour le trône... Bon en fait, la course n'est pas très motivante vu qu'une des candidates obtient déjà plus de 50% dans les sondages et pourrait donc bien être élue dès le premier tour !
En fait cette campagne n'est pas très motivante : aucun débat de fond, des candidats très "superficiels" (je pèse mes mots) et sans charisme, et les personnes que l'on voit partout agiter des drapeaux et distribuer des tracts... seraient-ce des militants ? Non. Ils sont payés 5 à 10 reais (entre 2 et 4,5 euros) la journée pour faire ça...


Campagne dimanche matin dans le Parc Farroupilha. A droite, des guaranis qui vendent leur artisanat.

Bon en gros voilà les candidats :
Dilma Roussef, la protégée de Lula, qui va probablement gagner les élections. Elle n'est pas désagréable en soi. Elle a même été plutôt chouette pendant la dictature militaire, le genre de résistance qui force le respect. Bon, le souci c'est que personne ne la connaissait il y a quelques mois, et qu'elle a été complètement propulsée par Lula, qui a prit faits et armes dans la campagne électorale. Dans un genre totalement différent, c'est donc un peu une Medvedev en femme... Elle est du PT (bien sûr), mais avec une importante coalition derrière elle.

José Serra, le number 2, mais loin derrière ! Du Partido Social-Democrata Brasileiro, centriste...
Je ne connais pas grand chose sur lui (à part qu'il est gouverneur de l'Etat de Sao Paulo) alors au lieu de dire des âneries... next !

Marina Silva, pour le PV (parti vert)... Elle a fait parti des fondateurs du PT, et elle était ministre de l'environnement de Lula, et elle n'est parti du PT que l'année dernière. Peut-être un peu d'opportunisme ?
En tout cas, c'est clairement une écologie de droite... en tout cas conservatrice, et "croissance verte" ! Première phrase de ses tracts : je suis une mère dévouée... Voilà qui est prometteur ! S'ensuit une série de slogans qui se résument ainsi : produire plus avec moins de ressources...

Ensuite Ivan Pinheiro pour le Parti Communiste Brésilien, José Maria Eymael, du Parti Social-démocrate chrétien (centre droite), Levy Fidélix du Parti rénovateur travailliste brésilien (d'inspiration de G. Vargas, si j'ai bien compris...), Plinio de Arruda Sampaio pour le Parti Socialisme et Liberté, qui a déjà été élu député fédéral, mais dont le mandat a été interrompu par la dictature, président de l'association brésilienne pour la réforme agraire (... il a l'air super cool non ? Sauf que il est pas tout jeune... et c'est un euphémisme !), Rui Costa Pimenta du Parti pour la cause ouvrière (je vous fait pas de dessin) et José Maria de Almeida du Parti Socialiste des travailleurs unifiés (je ne vous fait pas de dessin non plus...).

Ça fait donc pas mal de monde tout ça dans un spectre politique relativement restreint, de l'extrême gauche à la droite soft. Beaucoup de monde, seulement deux femmes, et très peu de diversité ethnique... Seule Marina Silva doit être quelque peu métissée.

Le vote est obligatoire pour tous les brésiliens (enfin plus ou moins, mais ça c'est une autre histoire).

Voilà je crois que c'est déjà pas mal pour aujourd'hui, a Chao Bonsoir !

mardi 7 septembre 2010

Chimarrão ?

Aujourd'hui, au Brésil (non plus ;-)), on ne travaille pas !


Le 7 septembre, rappelez-vous (pour ceux qui ont eu la chance de passez des heures avec Francis dans la cour de l'IEP, et désormais détenteurs du Dualc, diplôme historique puisque nous sommes les derniers diplômés du U (le DUALC est à partir de la rentrée DEALC...))... je disais donc rappelez-vous, c'est le jour où le gugus à ruban s'est rendu compte qu'être le second à Rome c'était bof et qu'il préférait être le premier dans son village, que dis-je à Bahia, et qu'il s'est donc écrié "L'indépendance ou la Mort", et gugus est donc devenu Pedro I, empereur du Brésil.
Même si en 1822, il aurait du savoir que empereur, c'était un peu dangereux et que c'était plus trop à la mode, m'enfin ça c'est une autre histoire !

Tout ça pour dire que aujourd'hui c'est le 14 juillet. Enfin le 7 septembre. Enfin, vous m'avez suivi ! Y a pas une grande différence, ici aussi on a les rafales qui nous cassent les oreilles toute la journée ...

Enfin nous, pour "célébrer" tout ça on a planté une centaine d'arbres (des eucalyptus et des acacias) et on a bu du jus de canne.

Mais, je m'égare ! En ce jour national, j'avais envie de vous parler de quelque chose de bien local... le chimarrão !
En effet le Brésil est un trèèès grand pays, avec des habitudes bien différentes.
J'habite à Porto Alegre (jusqu'ici vous aviez suivi), la capitale de l'État du Rio Grande Do Sul, un des 26 États du Brésil (qui est donc fédéral !).
Le Rio Grande do Sul, c'est le pays des gauchos (les cow-boys du Sud ;-) ) et c'est comme ça que l'on appelle ses habitants. C'est le 5ème Etat en IDH et en peuplement et le 9ème en superficie. Comme ça le neuvième en superficie, ça a pas l'air, mais c'est un peu plus grand que le Royaume-Uni et un peu plus petit que l'Italie...
Le plus grand : L'Amazonie, de la taille... de l'Iran. Pour ceux à qui l'Iran ne parle pas beaucoup (il y en a!), cela représente plus de deux fois la France.
Le plus petit : le district fédéral (Brasilia) de la taille de la Cisjordanie...

Mais là n'est pas le but de ce message ! Je voulais donc vous parler d'une habitude très locale, partagée avec nos amis du cône sud (ainsi qu'avec les libanais et les syriens) : le chimarrão. Plus connu en France et en pays hispanophone sous le nom de maté !
Tout d'abord, je me dois de vous dire que le maté ne supportera pas de guerres de clochers ! Pas besoin de s'étriper pour savoir s'il est argentin, paraguayen ou bien brésilien... Le Maté est Guarani, il est donc tout ça à la fois, et à la fois pas vraiment ça !

Le chimarrão est absolument indispensable dans n'importe quelle réunion, qu'elle soit de boulot ou familiale, et même pour certains dans n'importe quelle ballade ! Le chimarrão est une infusion de yerba maté qui est assez amer, entre le thé et le café, et qui aurait plein de vertus en tous genres (anti-cancer notamment) ! Elle en a une certaine : elle est très énergisante, et elle permet sans aucun doute la sociabilisation !

Yerba Maté au Mercado Publico



Le chimarrão se boit de la façon suivante : la yerba maté, l'herbe en question, qui est séchée et réduite en poudre, est mise dans une calebasse (cuia). Rajouter la bomba (la paille spéciale en métal, paille d'un côté, passoire de l'autre pour ne pas aspirer la yerba maté), puis l'eau chaude. Ne mélanger surtout pas, et buvez !
Le mystère de savoir pourquoi tout bon gaucho qui se respecte se ballade toute la journée avec une thermos d'eau chaude est donc résolu !

Calebasses au marché d'artisanat du dimanche matin du Parque Farroupilha


Ce qui est intéressant dans ce rituel, car c'en est un, est l'aspect social du chimarrão : tout le monde boit dans la même calebasse, les uns après les autres. Celui qui l'a préparé boit le premier (car ce sera le plus amer). On boit son chimarrão (jusqu'au bout, sinon c'est pô poli il paraît, quitte à faire du bruit avec la paille !), on remet de l'eau chaude et on passe à son voisin ! Et ma grippe n'a pas semblé constituer une excuse valable pour y échapper !
C'est une très jolie habitude, surtout pour nous qui avons pris l'habitude (mais finalement pas depuis si longtemps) de manger avec NOS couverts, dans NOTRE assiette et avec NOTRE verre.
Cette façon communautaire de manger (boire en l'occurrence) m'a rappelé nos amis d'Azru et un couscous mangé à 10 dans le même plat ! Autres lieux, autres coutumes !


dimanche 5 septembre 2010

Un rayon de soleil !

Hier j'ai profité d'un rayon de soleil pour prendre quelques photos de la maison Bonotto !
J'aurais du attendre aujourd'hui car malgré les prévisions de 6°, il fait un temps magnifique ...
Pour plus tard la présentation des habitants de la maison bien sûr !

Voilà le potager : laitue, navets, carottes, fraises, oranges, citrons, maracuja, poireaux, brocolis, haricots, oignons, chou-fleur, chou... Bon appétit !


La maison depuis le potager.


... Et la vue !

vendredi 3 septembre 2010

Au Brésil, il pleut. Beaucoup.

Salut les amis !
Je profite de cette matinée libre pour vous raconter un petit peu ma vie ! Et oui, déjà presque une semaine à Porto Alegre, alors je commence à avoir des choses à raconter ! En fait plein de choses. Mais commençons pas le commencement !

J'habite dans une maison très, très, très chouette sur une colline de Porto Alegre (POA pour les intimes), dans une chambre que je loue à une famille tout aussi chouette ! Ils ont 4 enfants, 3 garçons et une fille, mais seulement un est à la maison en ce moment, tous les autres vivant aux 4 coins du Monde (j'aime !). Ce sont des bons vivants qui font leur propre vin, cuisinent et mangent très, très bien (j'aime beaucoup !) et regardent des dessins animés tous ensemble le soir (et l'avantage des dessins animés, c'est que le vocabulaire n'est pas trop évolué, mais bon j'ai encore besoin des sous-titres -en portugais SVP !). J'ai donc vu Lucas, fourmi malgré lui, et les rois du surf, l'histoire de pingouins qui font... du surf ! Bon je n'en demande pas plus pour l'instant !

La maison se trouve en haut d'une colline (la rue s'appelle la rue des alpes, mouarf !). Il y a donc une super vue sur tout POA, et surtout, surtout on est au milieu des amandiers, des hibiscus, des citronniers et des orangers, bref c'est très chouette ! Ils ont même un potager dans lequel ils font poussé presque tous les légumes que l'on mange (Et c'est Bio ;-)), et un poulailler pour avoir des œufs durs (également Bio, re ;-) ) à midi ! Vous l'aurez compris, le hasard fait très bien les choses et je me plais vraiment bien ici.
Pour le côté historique, les grands parents de la dame sont tous venus d'Italie, fuyant l'opulence calabraise et ont achetés un grand terrain en haut de cette colline. Du coup toutes les maisons autour appartiennent aux frères et sœurs et aux cousins, ce qui fait une ambiance très familiale et très chouette (encore chouette ? Aucun vocabulaire ces jeunes...) !

J'entends déjà les médisants grommeler dans leur barbe que quand même je suis là pour bosser et patati et patata ! Mais oui M'sieur, dame, je travaille, je travaille !
J'ai même commencé mon stage l'après-midi du jour où je suis arrivée ! Première surprise... "L'équipe" du Cimi de Porto Alegre, est en réalité une équipe depuis lundi (sauf si l'on considère que l'on peut former une équipe tout seul), je double donc les effectifs ! Côté positif : je ne ferais pas le café, c'est sûr !
Pour l'instant le boulot a consisté en une réunion avec deux leaders guarani lundi après-midi, afin de préparer un certain nombre de manifestations (au sens large), notamment la demande d'une réorganisation de la FUNAI (Fundação Nacional do Indio), et l'organisation d'une grande réunion de tous les leaders guarani du continent (Argentine, Paraguay, Uruguay, Brésil et Bolivie) qui se déroulera au Paraguay !
Le mardi, Roberto, mon maître de stage et apprécié collègue m'exempte d'une réunion "peu intéressante et en plus tu dois être fatiguée" ! Affirmatif, fatiguée je suis, les 20 heures de bus m'ont crevée et le portugais demande un effort de concentration conséquent de ma part, donc un jour de repos n'est pas de refus ! D'autant qu'apparemment il s'agissait d'une réunion des évêques afin de définir la façon d'enseigner la Bible au cathé... Bref, passionnant !
Cependant le lendemain, je ne coupe pas à la dite réunion des évêques, qui est un peu plus intéressante, puisqu'il s'agit de définir la position de l'Église Brésilienne sur les sujets d'actualité internationale et nationale ! Et là ... Ô surprise ! C'est qu'ils sont modernes ces évêques !! Enfin moderne est peut-être un peu fort ! Mais en tout cas, wahou rien à voir avec l'Europe (ni le Panama soit dit en passant !)... On voit que la théorie de la libération est passée par là : remise en cause du modèle de développement productiviste, dénonciation de la corruption, des grandes firmes responsables de la déforestation et de l'expulsion des indiens et non-indiens de leurs terres, appui au mouvement des sans-terres, affirmation de l'État laïque comme constitutif de la démocratie... Je dois avouer que je suis sortie de là très agréablement étonnée !
Explication sur le pourquoi du comment de ce genre de réunion. A l'origine, le CIMI est catholique, issu de la théologie de la libération (dont j'aurais surement l'occasion de parler plus tard). Aujourd'hui, il garde des liens avec l'Église, même s'il travaille aussi beaucoup en partenaire avec les protestants, évangélistes, etc...

A part ce genre de réunion, le travail de notre petite équipe consiste à visiter et à visiter encore et encore les "villages indiens". Je met des guillemets à village, car il s'agit le plus souvent de quelques maisons au bord de la national, ou d'un "campement" sur un terrain inoccupé (mais où il y avait souvent un projet immobilier... vous imaginez les conflits de dingues à résoudre !). Ces visites servent à établir des liens de confiance (elle ne règne pas vraiment entre les indiens et les "blancs") et d'amitié, afin de pouvoir par la suite les soutenir dans leur luttes, principalement pour la démarcation officielle de leurs terres (souvent traditionnelles depuis des siècles et des siècles) par la FUNAI, afin qu'ils ne puissent être expulsés et que les ressources de ces endroits soient protégées (le pétrole, l'or ou le caoutchouc sont les plus grands fléaux des indiens !).
Les indiens, ou indigènes de la région sont des Guaranis Mbya et des Kaingang, des peuples très différents, si j'en juge par ce que j'en ai vu ces derniers jours ! Pour que vous ayez une idée, on considère qu'il y a environ 6000 locuteurs de Guarani Mbya, et 18 500 locuteurs de Kaingang (même si il y aurait 28 000 membres de cette ethnie, avec les pincettes qu'il faut prendre pour ce genre de chiffres !). Ces chiffres proviennent de l'Unesco, qui considère donc ces peuples comme respectivement vulnérables et en danger (?!).

Si ce genre de choses vous intéresse, je vous conseille vivement de jeter un coup d'œil sur un projet de l'Institut des Sciences de l'Homme (de Lyon, Aaaah nostalgie de la machine à café de l'ISH), qui s'appelle Sorosoro, et qui vise à recenser les langues en voie de disparition et à créer un abécédaire afin de garder des traces de celles dont le destin est assez inexorable... En effet, il y a un certain nombre de langues ici dont il n'y a plus qu'un ou deux locuteurs... Le Brésil est le troisième pays en terme de langues en voie de disparition (190), après l'Inde et ... les Etats-Unis !!



Bon j'aurais encore beaucoup de choses à écrire, mais j'ai pas mal de lecture ! En effet, comme l'indique le titre de cet article, il pleut et beaucoup. L'inconvénient, c'est que dans ces conditions les endroits où vivent les indiens sont souvent inaccessibles, et dans tous les cas discuter avec eux sous la pluie... bof !
Roberto m'a donc fourni nombre de revues scientifiques et autres bouquins à potasser afin de savoir de quoi je parle !
Je suis donc en plein droit constit' brésilien ! Heureusement, la revue est conçu pour enseigner leurs droits aux indiens, qui ne parlent pas toujours très bien portugais. Et pour ça, il faut savoir comment les faire valoir, ce qu'est un État de droit, comment est-ce qu'il fonctionne, qu'est ce qu'une constitution, etc, etc... Ce qui ne fait pas vraiment parti de leur culture ! Donc heureusement tout cela est expliqué bien simplement !

Je vous fait donc la bise, et vous dit à très bientôt (car il me manque plein de trucs à vous raconter !).