mercredi 29 juin 2011

Etape 6 : Salvador de Bahia


Après une brève étape à Aracaju, où je me suis reposée en compagnie d'amis de sciences po, me revoilà sur la route, direction Salvador de Bahia !



Le beau pont suspendu à Aracaju

Cette mythique première capitale du Brésil est fascinante et dépaysante ! La première journée est pluvieuse, et mes parents me rejoignent le soir.
Que dire de Salvador... Une très belle ville, c'est bien sûr, mais aussi une des plus pauvres du Brésil, où pour la toute première fois cela commence sérieusement à me retourner l'estomac. Les enfants des rues sont légions et on se demande parfois à quand remonte leur dernier repas au vu de leur maigreur. Historiquement, Bahia fut une région d'esclavage, Salvador est donc la grande ville afro du Brésil, et aussi une des plus pauvres, les esclaves n'ayant reçu aucune formation après leur libération.

Salvador, tout du moins le centre historique (le fameux Pelorinho, le pilouri, gloups !), est composé d'une mosaïque de toutes les couleurs.

Cloitre de l'église du Carmo

L'église du Santissimo Sacramento do Passo


Toutes les couleurs sur le Largo do Pelorinho... pour les fans de Micheal Jackson, cela vous rappelle peut-être quelque chose !



Ici aussi des églises à tout les coins de rues, mais en plus, un papa qui voulait les visiter (toutes). Donc au final pour faire un compromis entre Papa-église baroque et Maman-Nature, nous avons fait pas mal d'églises, et nous sommes aussi allé au Zoo pour voir les bêbêtes. Je ne suis pas très fan des Zoo parce que les animaux en cage, je trouve ça un peu triste, mais bon c'était quand même l'occasion de les voir.


Un singe au Zoo donc.



Les très beaux azulejos à l'intérieur de la plupart des églises, importés du Portugal...



Statue de Zombi, un libérateur d'esclaves, chef d'un des plus grand Quilombo (communauté de noirs échappés de leurs plantations) de l'histoire du Brésil


A Salvador, il y a aussi... la mer !


Et la plage !

Salvador, c'était aussi l'occasion de très beaux musées, de belles ballades, et de grands marchés, comme celui de São Joaquim, un marché populaire, où nous avons passé une matinée... cœurs sensibles s'abstenir !


La plage, les palmiers, les palaces et les favelas... le Brésil !


Bric-à-brac au marché de São Joaquim


Coin de la viande


La volaille

Le poisson
Jésus revient, Jésus revient...

Les fameux rubans du Bom Fim

lundi 20 juin 2011

Etape 5 : Recife

Deuxième étape nordestine, Recife, capitale du Pernambuco !
J'arrive dans une immense ville, pleine de gratte-ciels, très moderne et aux gens très gentils et serviables... ça s'annonce bien, très bien même !

Maisons de Recife

Ma couch-surfeuse est une carioca, qui n'habite à Recife que depuis quelques semaines, elle connaît donc assez mal la ville, et nous avons finit par la découvrir ensemble.
Ces ballades remontent déjà à quelques semaines, donc je vais faire un résumé relativement succinct. Le premier soir, nous nous sommes rendues à d'extrêmement connue "terça negra", c'est à dire le mardi noir. C'est un concert de Reggae qui se déroule tous les mardis dans un cadre assez incroyable, puisque cela se passe au milieu d'une petite place coloniale et en face d'une belle église. Ce concert présente des artistes locaux (et en a lancé quelques uns au niveau national), souvent assez engagés. Un très beau moment musical (encore un !). Je suis un peu isolée au niveau couleur de peau et non-déchirage, mais tout va bien !

La place de la terça negra

Rue du centre-ville... très vivant !

Deux hommes devant une église


Le lendemain, grande ballade dans Recife, avec notamment la première synagogue d'Amérique, du temps où le Pernambouc appartenait aux hollandais, qui étaient plus cools que leurs successeurs portugais sur la liberté de culte (en pleine inquisition je rappelle !). C'était un petit moment de "familial history" mine de rien, avec en trame de fond, l'idée que si mes ancêtres, au lieu de choisir l'est de la France pour se réfugier, avaient choisi le Pernambouc... nul doute que tout aurait été bien différent !


Première synagogue du continent Américain... à Recife !


La rue des juifs, remplacée par la rue du Bon Jésus...

Un autre fait marquant de Recife : ses églises à TOUS les coins de rue. Mais vraiment tous. En s'arrêtant n'importe où dans la rue, on peut voir au moins 4 ou 5 églises... en plus ou moins bon état !

Bord du fleuve



Toujours pas de baignade pour Clairette : il pleut toujours, de un... et puis la réputation des plages de Recife et de leurs prédateurs à longues dents ne me rassure pas plus que ça !

Après les nombreuses attaques de requins, il vaut mieux être prudent !

Il va sans dire que le plus intéressant de Recife se trouve à... Olinda ! C'est une petite ville, en banlieue très proche, qui a conservé un caractère beaucoup plus authentique et sympathique ! Depuis Olinda, on peut voir une vue magnifique sur Olinda et Recife, et se balader dans les rues d'Olinda était vraiment agréable !

Vue sur Olinda et Recife


Eglise au milieu des arbres, Olinda


Rue multicolore, Olinda



jeudi 16 juin 2011

Etape 4 : São Luis

Entre Aracaju et Salvador de Bahia


Arriver dans une ville un dimanche matin, et notamment dans une ville brésilienne est rarement une bonne idée. Outre le fait que les bus sont au mieux rare, au pire inexistants, le centre ville, et tout ce qu'il peut y avoir d'intéressant à faire est au choix : fermé, désert, uniquement peuplé de crakés. C'est dans cette atmosphère un peu glauque que j'ai débarquée à São Luis, capitale du Maranhão, l'un des Etats les plus pauvres du Brésil (et surtout ou les problèmes de corruption sont les plus importants).

Centre historique, notez les beaux azulejos !


Malgré tout, après un (bref) tour dans le centre historique, et ayant constaté l'ampleur de la dite mauvaise idée, nous nous sommes posée avec ma couchsurfeuse sur une place le plus animée possible (deux pelés et trois tondus), afin d'y passer le temps, d'y boire quelques bières, et de voir si nous voyions passer mes compagnonnes de route, qui était restées à l'auberge de jeunesse. Étant l'endroit le moins craignosse de la ville à ce moment-là, elles n'ont effectivement pas tardé à nous rejoindre, et se sont mise d'accord avec mon contact pour dormir aussi chez elle.

Grande spécialité du Maranhão... la crevette sechée et salée

Nous nous sommes absolument régalée (et je pèse mes mots) autour d'une peixada à la Maranhense, un plat de poisson, avec de la tomate, du poivron, du piment, de la farine de manioc... Un vrai délice ! Pour rester sur le miam, miam, le matin, Viviane m'avait fait un merveilleux couscous comme petit déjeuner, ce qui n'a absolument rien à voir avec notre Couscous ! C'est une espèce de bouillie de maîs concassé lié avec du fromage. Très bon aussi ! Vous aurez remarquer, je parle toujours de bouffe. Pour me justifier comme je peux, je dirais tout d'abord que je suis tout de même française, et que j'ai dans le patrimoine génétique et familiale d'aimer (très) bien manger, et deuxièmement que la nourriture brésilienne est réellement extrêmement bonne, et très variée d'un État à l'autre. Parfois, un simple ingrédient change tout ! Le coriandre dans la feijoada de Viviane était particulièrement ingénieux ! Bref, j'arrête de saliver...

C'est-y pas beau ?

Le lendemain matin, tropiques obliges, pluie torrentiel. Quand on passe deux ou trois jours dans chaque endroit et qu'il pleut la moitié du temps à chaque fois, c'est moyennement pratique, mais on s'y fait (on a surtout pas le choix).

Dans mon périple, São Luis est aussi la première grande ville afro !

Après-midi dans le centre de São luis, qui est une très, très jolie ville. Ce n'est pas pour rien qu'elle est classée patrimoine de l'humanité à l'Unesco. Les subventions qui en découlent ont permit de bien le restaurer, même si de l'avis de plusieurs brésiliens avec qui j'ai discuté, au vu des sommes, les restaurations auraient du être bien plus importantes. Encore une fois, le Maranhão est l'un des État le plus corrompu du Brésil, qui a vu naître notamment l'ex-président non élu, et homme noir (c'est une façon de parler, le jour où il y aura un homme politique noir important... on aura l'occasion d'en reparler !) de la politique brésilienne depuis plus de 30 ans, Sarney (non élu car il était vice-président d'un candidat qui a eu une attaque cardiaque à la veille de son investiture... Sans commentaire.).

Enfin la plupart des bâtiments du centre sont couverts d'Azulejos, ces petits carreaux de faillence portugaise, qui les protègent de l'humidité ambiante, et leurs donnent un charme incroyable.

Sans conteste, un des plus beau centre historique que j'ai vu jusqu'ici.

Sur la facade : je vends, loue ou échange, accepte en plusieurs fois. Tu m'étonnes !

Globalement cette première étape nordestine a donc été un succès malgré le sentiment d'insécurité, pour la première fois dans ce voyage au Brésil (confirmé plus tard par les nombreuses anecdotes de vols à main armée et autres...). C'est aussi une des fois dans ma vie où le regard des mecs a été le plus pesant... Wahou les nordestins, c'est pas de la blague !

A part ça, São Luis ayant été fondé par des français (et oui, c'est Saint Louis...), il se trouve qu'il y a une communauté assez importante de franchouillard dans ce coin, même si ce n'est pas forcément le plus agréable quand on est à l'autre bout de la planète...

Scène de rue

Fenêtre de l'ancien marché aux esclaves

Garçon à la fenêtre

A part ça quelques petits musée sur l'esclavage et sur la rénovation du centre ville par l'UNESCO, mais rien de bien folichon de ce côté-là.

A noter : la meilleure bouffe du voyage, avec la peixada et l'arroz de cuxa, un riz cuit avec des herbes, qui lui donne une jolie teinte verdâtre et un goût acide, miam !

Il faut aussi raconter l'histoire de Bumba Meu Boi, un conte qui fait parti du folklore Maranhense ! C'est l'histoire d'un riche fermier, qui a beaucoup de bétail, mais notamment un boeuf qu'il affectionne beaucoup. Un jour, une de ses esclaves, enceinte, se prend d'une folle envie de manger la langue de ce bœuf. Elle envoie donc son mari pour tuer le bœuf et lui ramener sa langue. Une fois le forfait commit, le maître, désespéré décide d'appeler de sages indiens. Ceux-ci, à l'aide de rituels magiques réussissent à ressusciter le bœuf. Une intéressante histoire qui réunit toutes les composantes de la société nordestine ! Au mois de juin, on fête cette tradition par des chants et des danses rappelant cette histoire. Partout, on voit des figurines représentant le bœuf et l'esclave enceinte notamment.

Tout de même un des Etats les plus pauvres du Brésil