jeudi 16 juin 2011

Etape 4 : São Luis

Entre Aracaju et Salvador de Bahia


Arriver dans une ville un dimanche matin, et notamment dans une ville brésilienne est rarement une bonne idée. Outre le fait que les bus sont au mieux rare, au pire inexistants, le centre ville, et tout ce qu'il peut y avoir d'intéressant à faire est au choix : fermé, désert, uniquement peuplé de crakés. C'est dans cette atmosphère un peu glauque que j'ai débarquée à São Luis, capitale du Maranhão, l'un des Etats les plus pauvres du Brésil (et surtout ou les problèmes de corruption sont les plus importants).

Centre historique, notez les beaux azulejos !


Malgré tout, après un (bref) tour dans le centre historique, et ayant constaté l'ampleur de la dite mauvaise idée, nous nous sommes posée avec ma couchsurfeuse sur une place le plus animée possible (deux pelés et trois tondus), afin d'y passer le temps, d'y boire quelques bières, et de voir si nous voyions passer mes compagnonnes de route, qui était restées à l'auberge de jeunesse. Étant l'endroit le moins craignosse de la ville à ce moment-là, elles n'ont effectivement pas tardé à nous rejoindre, et se sont mise d'accord avec mon contact pour dormir aussi chez elle.

Grande spécialité du Maranhão... la crevette sechée et salée

Nous nous sommes absolument régalée (et je pèse mes mots) autour d'une peixada à la Maranhense, un plat de poisson, avec de la tomate, du poivron, du piment, de la farine de manioc... Un vrai délice ! Pour rester sur le miam, miam, le matin, Viviane m'avait fait un merveilleux couscous comme petit déjeuner, ce qui n'a absolument rien à voir avec notre Couscous ! C'est une espèce de bouillie de maîs concassé lié avec du fromage. Très bon aussi ! Vous aurez remarquer, je parle toujours de bouffe. Pour me justifier comme je peux, je dirais tout d'abord que je suis tout de même française, et que j'ai dans le patrimoine génétique et familiale d'aimer (très) bien manger, et deuxièmement que la nourriture brésilienne est réellement extrêmement bonne, et très variée d'un État à l'autre. Parfois, un simple ingrédient change tout ! Le coriandre dans la feijoada de Viviane était particulièrement ingénieux ! Bref, j'arrête de saliver...

C'est-y pas beau ?

Le lendemain matin, tropiques obliges, pluie torrentiel. Quand on passe deux ou trois jours dans chaque endroit et qu'il pleut la moitié du temps à chaque fois, c'est moyennement pratique, mais on s'y fait (on a surtout pas le choix).

Dans mon périple, São Luis est aussi la première grande ville afro !

Après-midi dans le centre de São luis, qui est une très, très jolie ville. Ce n'est pas pour rien qu'elle est classée patrimoine de l'humanité à l'Unesco. Les subventions qui en découlent ont permit de bien le restaurer, même si de l'avis de plusieurs brésiliens avec qui j'ai discuté, au vu des sommes, les restaurations auraient du être bien plus importantes. Encore une fois, le Maranhão est l'un des État le plus corrompu du Brésil, qui a vu naître notamment l'ex-président non élu, et homme noir (c'est une façon de parler, le jour où il y aura un homme politique noir important... on aura l'occasion d'en reparler !) de la politique brésilienne depuis plus de 30 ans, Sarney (non élu car il était vice-président d'un candidat qui a eu une attaque cardiaque à la veille de son investiture... Sans commentaire.).

Enfin la plupart des bâtiments du centre sont couverts d'Azulejos, ces petits carreaux de faillence portugaise, qui les protègent de l'humidité ambiante, et leurs donnent un charme incroyable.

Sans conteste, un des plus beau centre historique que j'ai vu jusqu'ici.

Sur la facade : je vends, loue ou échange, accepte en plusieurs fois. Tu m'étonnes !

Globalement cette première étape nordestine a donc été un succès malgré le sentiment d'insécurité, pour la première fois dans ce voyage au Brésil (confirmé plus tard par les nombreuses anecdotes de vols à main armée et autres...). C'est aussi une des fois dans ma vie où le regard des mecs a été le plus pesant... Wahou les nordestins, c'est pas de la blague !

A part ça, São Luis ayant été fondé par des français (et oui, c'est Saint Louis...), il se trouve qu'il y a une communauté assez importante de franchouillard dans ce coin, même si ce n'est pas forcément le plus agréable quand on est à l'autre bout de la planète...

Scène de rue

Fenêtre de l'ancien marché aux esclaves

Garçon à la fenêtre

A part ça quelques petits musée sur l'esclavage et sur la rénovation du centre ville par l'UNESCO, mais rien de bien folichon de ce côté-là.

A noter : la meilleure bouffe du voyage, avec la peixada et l'arroz de cuxa, un riz cuit avec des herbes, qui lui donne une jolie teinte verdâtre et un goût acide, miam !

Il faut aussi raconter l'histoire de Bumba Meu Boi, un conte qui fait parti du folklore Maranhense ! C'est l'histoire d'un riche fermier, qui a beaucoup de bétail, mais notamment un boeuf qu'il affectionne beaucoup. Un jour, une de ses esclaves, enceinte, se prend d'une folle envie de manger la langue de ce bœuf. Elle envoie donc son mari pour tuer le bœuf et lui ramener sa langue. Une fois le forfait commit, le maître, désespéré décide d'appeler de sages indiens. Ceux-ci, à l'aide de rituels magiques réussissent à ressusciter le bœuf. Une intéressante histoire qui réunit toutes les composantes de la société nordestine ! Au mois de juin, on fête cette tradition par des chants et des danses rappelant cette histoire. Partout, on voit des figurines représentant le bœuf et l'esclave enceinte notamment.

Tout de même un des Etats les plus pauvres du Brésil

1 commentaire:

  1. Merci pour la minute culinaire, à certains moments, je me demandais où était Maïté et son "Bon appétit bien sûr".

    Si jamais je vais au Brésil, j'imprimerais ton blog multidimensionnel, c'est mieux que le guide du Routard ;)

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