mercredi 22 décembre 2010

A l'ouest plein de nouveau !

Et voilà, la moitié de mon année arrive !
Tout n'a pas été rigolo mais j'ai énormément appris. Quelque claques dans la figure et beaucoup de moments très sympas.
Les dernières nouvelles :

J'ai fait une intervention pour le dernier cours de Rita (qui est prof, je ne sais pas si je l'ai déjà mis ici), sur mon travail avec les indiens. Se retrouver devant une classe de 3ème, pas évident wahou ! Mais les questions étaient intéressantes (dans l'ensemble), et le petit résumé écrit qu'ils en ont fait, très instructif sur eux (on entends à travers sa culture bien sûr !). Cela me servira pour mon rapport de stage. J'ai décidé du thème (enfin). En gros, ce sera "Un indien dans la ville" : la réalité du grand Porto Alegre. Bon le titre est bien sûr provisoire, mais bon ce sera sur les interactions entre les indiens et le milieu urbain. J'ai déjà fait quelques interviews à des passants qui marchaient devant des indiens qui vendaient de l'artisanat dans le centre. C'est une super expérience (j'ai l'impression de refaire un TPE et un MSS ... J'adore !), et les réponses étaient très croquignolettes ! Cela s'est fait sur la base des questions : comment percevez-vous la présence des indiens en milieu urbain, avez-vous déjà eu des contacts avec eux et sur leur connaissance des différentes ethnies présentes à Porto Alegre. Passionant !

A part ça, j'ai vu Francis mon ancien prof de portugais et ses amis sur Porto Alegre, c'était super de voir des gens et de sortir (... oui, je sais...). Verdict : tu parles bien, tu peux rester ! Bon bah Ok alors !

Je suis allé assister à la défense du mémoire de Rita sur la pratique du Cimi à travers la théorie de l'inculturation de Paulo Suess (Moi non plus, j'connaissais pô !). C'était super, les profs aussi ont trouvé selon leur verdict final, mais pendant qu'est ce qu'ils ont cassés ! Ça ne m'a pas rassuré pour ma défense de rapport de stage, même si c'est plus "cool"...

Bon à part ça pour les nouvelles plus présentes et futur ... Je suis en partance pour 11 jours en Uruguay pour Noël et Jour de l'an. Ca va être troooop bien, je vais rejoindre Claire, Bérénice, Marine et Maëlle d'Argentine (Cf. Blogs à droite... pas que vos blogs soient à droite mais enfin j'veux dire... vous m'avez compris !), et nous seront rejointes par Rafaela et deux de ses cousines, donc trois brésiliennes pour le Nouvel An !
But : sortir de ces métropoles tentaculaires et étouffantes que sont Poa et Buenos Aires et voir la mer, la nature, le calme !
Hihi j'ai donc fait mes courses de Noël aujourd'hui par 28° (ça c'est pour ceux qui me narguaient en septembre !).
Et le meilleur pour la fin... mon amoureux vient me voir le 13 janvier !

Sur ce, je vous souhaite un super noël et une super nouvelle année, la paix dans vos cœurs, l'amour dans vos vies, l'amitié toujours là !

Editorial La Nation - Traduction

Certains m'ayant confié que "l'espagnol on y comprends rien", je m'attelle à la tache de traduire l'édito de La Nation post-Rencontre Guarani.


Le IIIème Congrès Continental de la Nation Guarani s'est déroulé, et il s'y est parlé un langage qui ne doit pas être prise à la légère, puisque l'on a assumé des prémisses très graves, et dont les conséquences sont potentiellement énormes.

Une de ces graves prémisses est la notion de "peuple originaire", comme quelque chose de distincts des nations hispano-américaines qui sont arrivées à l'Indépendance pendant le XIXème siècle, ce qui suppose l'existence de propriétaires des territoires nationaux distincts des Républiques qui les occupent aujourd'hui.

La notion "peuple originaire" est une supercherie en soi, puisqu'elle se construit sur des données démographiquement fausses et philosophiquement antidémocratiques, selon lesquelles les peuples qui habitaient le continent américain en 1492 se sont maintenu racialement purs au cours des siècles, et que donc, tous les racialement impurs sont étrangers et devraient rendre ce qu'ils ont volé.

La notion "peuple originaire" est sœur de la "pureté aryenne" d'Adolf Hitler et ce lien n'arrête pas d'exister parce que deux ou trois ONG le dissimule ou le déguise, puisqu'il est évident en soi.

La vérité scientifique est que depuis 1492, les races se sont fusionnées sur le continent américain. Et cette vérité scientifique a plus de réalité au Paraguay que dans aucune autre partie de l'Hémisphère, car s'il y a une nation métisse y compris culturellement, c'est la nation paraguayenne.

Sur cette notion mensongère de "peuple originaire", se construit un sophisme, celui que les prétendus étrangers, par exemple la nation paraguayenne serait en dette avec les autodénominés "originaires"
.

Les Républiques américaines nées pendant le XIXème siècle ne doivent rien à aucune entité qui existaient en Amérique en 1492. Dans le cas, très douteux, qu'il y ait quelqu'un avec des papiers pour réclamer une quelconque dette, cette dernière serait exigible aux entités qui sont arrivées dans le continent à cette date, la couronne d'Espagne et le Saint Siège.

L'Espagne et le Vatican sont aujourd'hui les mêmes qu'ils étaient alors et s'il y a quelque chose à réclamer c'est à eux que doivent se diriger les réclamations, et non pas aux Républiques qui sont nées à l'Indépendance, contre cette Espagne et ce Vatican, en rompant avec eux.

Ce qui est grave, est qu'à partir de ces mensonges et sophismes, un groupe de personnes prétend dicter les politiques des Républiques américaines, entre lesquelles le Paraguay, par exemple en leur dictant des restrictions dans leur usage de leurs ressources naturelles, au nom d'un inacceptable et inexistant domaine de supposés "originaires".

Ce groupe de personnes est autocratique, autodésigné, ne représente personne sinon eux-mêmes, puisque personne ne les a élu sur la base d'un processus acceptable d'élection démocratique, contrôlée, pluraliste, libre et rigoureuse.

L'idée seule qu'un petit groupe autocratique d'activistes prétende
que les nations américaines se doivent de lui prêter attention, est déjà, en soi, une énorme absurdité, puisque tous les gouvernements américaines ont une légitimité originaire dans la volonté populaire de millions de personnes exprimée à travers des mécanismes institutionnels élaborés.

Un petit groupe d'autocrates ne peut pas remplacer des millions de personnes au nom d'un supposé titre d'"originaire". La nation Guarani continentale, si une telle chose peut exister, n'a pas élu démocratiquement ces personnes que osent parler en son nom pour proposer le début de luttes ethniques qui ont causé tant de sang à l'Europe.

Alejandro Dominguez Wilson Smith

mardi 14 décembre 2010

Porto Alegre dans tous ses états...

J'ai peu de photo de Porto Alegre : on ne photographie pas ce que l'on voit tous les jours, et c'est bien bête !
Cependant voilà un petit échantillon !

Vue depuis le Mercado Publico



En face de l'ancienne mairie. Donnée par les espagnols en **** pour des raisons oubliées par votre servitrice.

Un petit air de San Francisco près du parque da Redenção
École militaire
Borges de Medeiros

Centro administrativo estadual, avec statue représentant... le débat est ouvert !

Morro da Policia (ou Morro Embratel), derrière chez moi.Praça da Alfandega

Près de chez moi, photo prise de la cour d'une école primaire (le jour des élections).
Fresque des "héros nationaux"

Casa de Cultura Mario Quintana
Ipanema (ya pas qu'à Rio !)

Idem


lundi 6 décembre 2010

Inattendu Errement de Problématique

Parce qu'avec Claire, cela nous a bien fait rigoler et qu'on s'est dit que ça ferait plaisir à certains !






(Vu au Paraguay)

Et la réponse ne s'est pas fait attendre !

Voilà l'éditorial du journal La Nación, un des journaux les plus vendus du Paraguay qui a publié le 21 novembre l'éditorial qui suit...
Il est en espagnol, si besoin je traduirais plus tard. Si vous avez un moment cela vaut tout de même son pesant de cacahuète...
Je jure que je n'ai rien rajouté. Par ailleurs je pourrais prendre les paragraphes un par un, pour expliquer en quoi ils sont historiquement fallacieux et politiquement gravement tendancieux, mais je pense que la lecture de cette édito suffira !

Éditorial de La Nacion, journal diffusé au Paraguay, le 21 novembre 2010.
Se realizó el III Congreso Continental de la Nación Guaraní, y en él se habló un lenguaje que no debe ser tomado a la ligera, porque se han asumido premisas muy graves, de consecuencias potencialmente enormes.

Una de esas premisas graves es la noción de “pueblo originario”, como algo distinto a las naciones hispanoamericanas que alcanzaron la Independencia en el curso del siglo XIX, que supone la existencia de propietarios de los territorios nacionales distintos a las repúblicas que hoy los ocupan.
La noción “pueblo originario” es ya una falacia en sí misma, pues se construye sobre un dato demográficamente falso y filosóficamente antidemocrático, el de que los pueblos que habitaban el continente americano en 1492 se han mantenido racialmente puros en el curso de los siglos y, por tanto, todos los racialmente impuros son advenedizos que deben restituir lo que robaron.
La noción “pueblo originario” es hermana de la “pureza aria” de Adolfo Hitler y esta hermandad no deja de existir porque dos o tres organizaciones no gubernamentales la disimulen o la disfracen, ya que es evidente por sí misma.
La verdad científica es que desde 1492 en adelante en el continente americano las razas se fusionaron. Y esa verdad científica tiene en Paraguay más realidad que en ninguna otra parte del Hemisferio, pues si hay una nación mestiza incluso en lo cultural, esa es la nación paraguaya.

Sobre aquella noción falaz de “pueblo originario”, se construye un sofisma, el de que los supuestamente advenedizos, por ejemplo la nación paraguaya, están en deuda con los autodenominados “originarios”.
Las repúblicas americanas surgidas en el siglo XIX nada deben a ninguna entidad de las que existían en América en 1492. En el harto dudoso caso de que haya alguien con títulos para reclamar alguna deuda, ella es exigible a las entidades que ingresaron al Continente en aquella fecha, la Corona de España y la Santa Sede.
España y el Vaticano son hoy los mismos que eran entonces y si hay algo que reclamar, es a ellos a quien deben dirigirse los reclamos, no a las repúblicas que nacieron a la Independencia en contra de ellos, rompiendo con ellos.
Lo grave es que en base a estas falacias y sofismas un grupo de personas pretende dictar las políticas de las repúblicas americanas y, entre ellas, Paraguay, por ejemplo dictarles restricciones en el uso de sus recursos naturales en nombre de un inaceptable e inexistente dominio de supuestos “originarios”.
Este grupo de personas es autocrático, autonombrado, a nadie representa sino a sí mismo, pues nadie lo ha elegido en base a algún procedimiento mínimamente aceptable de elección democrática, fiscalizada, pluralista, libre y rigurosa.
La sola idea de que un pequeño grupo autocrático de activistas pretenda que las naciones americanas le deban atención es ya, en sí misma, un despropósito mayúsculo, desde que todos los gobiernos americanos tienen legitimidad originada en la voluntad popular de millones de personas expresada mediante elaborados mecanismos institucionales.
Un pequeño grupo de autócratas no puede reemplazar a millones de personas en nombre de un supuesto título “originario”. La nación guaraní continental, si tal cosa pudiera existir, no ha elegido democráticamente a estas personas que se atreven a hablar en su nombre para proponer el inicio de luchas étnicas como las que tanta sangre causaron a Europa.
Alejandro Domínguez – Wilson Smith

Gracias a la vida, que me ha dado taaanto...

Donc après Yguaçu, et parce qu'il faut bien bosser un peu de temps en temps, nous nous sommes rendu à la IIIème rencontre continental du peuple Guarani. Rencontre qui avait pour thème, Terre, Territoire, Autonomie et Gouvernance.

Senhor Teuribio, Aldeia Itapuã, Viamão, Rio Grande Do Sul


Ce furent quatre jours assez intenses (Claire a été impressionnée par nos journées de 6 heures du matin à 2 heures de l'autre matin... Ah oui, j'avais oublié de vous dire que les brésiliens, c'est un peu les espagnols de l'Amérique latine, ils ne dorment jamais !).
Ces 4 journées ont été ponctuées par des exposées sur les situations des Guarani en Argentine, Brésil, Bolivie et Paraguay, des débats sur les problèmes rencontrées (principalement des problèmes de terre, mais également de violences, de suicides, d'invasions de missionnaires catholiques ou évangélistes, de boisson et de drogue...). Cette rencontre a été également l'occasion de célébrations religieuses et culturelles de nos amis Mbya, Kaiowa et Nhandeva (les différentes branches de la grande famille guarani).

Laurelen, Paraguay


Ces échanges ont été très intéressants et enrichissants à de nombreux points de vu (même si pour les débats en Guarani, je n'en suis pas encore là...). D'abord cela a permis de mettre en relief les différences entre les différents pays : un fossé existe entre les Guarani ultra-religieux du Brésil, mais peu alphabétisés, et les Guarani de Bolivie, membres de l'Assemblée Guarani de Bolivie, dont le mouvement ressemble étrangement à du syndicalisme fort, argumentant sur chaque mot du texte final, mais finalement culturellement extrêmement différents des autres, et ayant manifestement beaucoup perdu de la religiosité d'antan.

Habitants d'Ypo'y, priant pour remercier de l'action de la justice brésilienne en leur faveur.


Cela a été l'occasion de rencontrer des personnes du CIMI que je ne connaissais pas, plein de Guarani de partout, de parler, d'échanger, d'apprendre encore un peu de Guarani, d'observer, de m'étonner...

Cette rencontre s'est conclu par deux choses importantes : la création d'un groupe de coordination continentale de la Nation Guarani. Ce groupe de 25 personnes provenant de 4 pays différents, composés d'hommes, de femmes, de leaders religieux et politiques, prévoit de se rencontrer 3 fois par an afin de procéder à un échange d'expérience, et à une articulation des luttes.

Le comité en question.

La deuxième chose fut l'élaboration d'un document final présentant les demandes du peuple Guarani et qui a été envoyé aux quatre gouvernements concernés.

D'autre part, une très bonne nouvelle nous est arrivé alors que nous en étions au deuxième jour de cette rencontre. Certains d'entre vous, en réponse à un article que j'avais écrit au mois d'octobre, ont envoyé via Amnesty International ou Survival des lettres afin de faire pression sur l'État du Mato Grosso do Sul et d'empêcher l'expulsion de la communauté Guarani d'Ypo'y. Souvent ce genre d'actions paraît désespéré et sans grand espoir. Au nom de cette communauté, dont plusieurs membres étaient présents au Paraguay, je remercie cependant tous ceux qui ont envoyé ces lettres, puisque la communauté d'Ypo'y restera sur ses terres jusqu'à ce que le jugement soit rendu sur la démarcation ou pas de ces terres (originellement, ils devaient être expulsés en "attendant" ce jugement).
Ce fut, comme vous pouvez l'imaginez un grand moment de joie pour eux comme pour nous. Tour d'abord car dans un État comme le Mato Grosso do Sul, c'est un précédent non négligeable, et d'autre part car le travail du CIMI a eu un rôle important dans ce cas. Je pense qu'il s'agit donc d'une fierté immense pour les membres du CIMI sur place, qui font un travail assez incroyable, malgré la violence, les menaces de mort, et la situation complètement dramatique.

Avec Farid, Guarani Kaiowa, Mato Grosso do Sul.
Et comme il y en a que les peintures corporelles et les plumes décoiffent...




Nous avons finit la rencontre par une petite ballade dans Asunción.... Une ville très étonnante. Bien sûr le Paraguay est un pays où plus de 30% de la population vit sous le seuil de pauvreté. On devine une belle architecture historique malgré les murs écaillés, et les structures quelques peu croulantes. Les personnes dormant dans la rue sont légions, côte à côte avec une police militaire omniprésente. Dans chaque recoin urbain et chaque vide dans l'aménagement de la ville, se glissent de l'habitation spontanée, trois planches et un toit en zinc. Les graffitis sur les murs dénonçant l'achat de vote et la corruption fleurissent également un peu partout. Tout cela finit par être habituel et fait parti du quotidien de n'importe qui se baladant en Amérique du Sud. Ce qui est choquant à Asunción, c'est le côté capitale mégalo. En effet à côté de ce que je viens de vous décrire, il y a le palais présidentiel (Je pense sincèrement qu'il est plus plus grand que l'Elysée), l'Assemblée Nationale tout aussi démentielle, sans parler de l'imposante cathédrale, des ministères et des facultés, plus rutilantes les unes que les autres.

La sympathique maison de F. Lugo, j'ai nomme le président de la République du Paraguay.