lundi 28 février 2011

The Mission

(Suite de mon Post précédent) Et si cela vous intéresse d'en savoir plus sur les missions jésuites dans le Sud de l'Amérique du Sud, je vous conseille La Mission, Palme d'Or de 1986, avec Robert de Niro.

Flash-Back


Je reviens quelques semaines en arrière, quand Hugo était encore au Brésil, que nous ne connaissions pas encore Buenos Aires, et que nous n'avions pas goûté au chocolat brésilien (injustement méconnu, j'y reviendrais !).

Nous avons donc participé, ainsi qu'organisé en ce qui concerne le CIMI et donc ma petite personne, à la rencontre Sepé Tiaraju du 4 au 7 février.
C'était des cajus, tu dis ? Non. Sepé Tiaraju.





Encadré pas d'actualité du tout...
Sepé Tiaraju était un Guarani né dans les réductions jésuites qui existaient jusqu'à il n'y a pas si longtemps dans le sud du Brésil, le nord de l'Argentine et le Paraguay. Sauf que ce territoire était fortement convoité par le Portugal comme l'Espagne, qui voulaient virer les jésuites d'une terre très fertile et facilement exploitable. Donc les portugais et les espagnols convoitaient la même chose, mais se mirent d'accord pour vaincre les Guarani qui défendaient cet endroit. Ce fut chose faîte en 1756, lors d'une bataille dans laquelle furent massacré 1500 Guarani et bla, bla, bla... Ok, ok, vous endormez pas ! Bon toujours est-il que la légende dit que Sepé Tiaraju aurait été tué par les troupes ibériques, et qu'il serait revenu plusieurs fois à l'attaque (en gros, un autre qui est mort et qui est ressuscité après).
Fin de l'encadré.
Photo :Le Petymgua, la pipe sacrée utilisée entre autre pour soigner les malades (en l'occurrence de dénutrition), la plupart du temps en leur soufflant la fumée sur la tête ou les mains, ou autour de la maison, mais aussi en leur faisant fumer.



Cacique de Coxilha-da-Cruz

Donc en mémoire à ce haut moment historique, dont vous venez juste de prendre conscience de la crucialité (trêve de blague, quand même c'est pour ça que le Brésil est Brésil et l'Argentine Argentine, m'enfin bon...), tout les ans, les Guarani de la région se réunissent à cette date et à cet endroit pour débattre et tenter d'avancer en ce qui concerne leurs luttes plus actuelles, comme les problèmes de santé, d'éducation, mais surtout de terre.


Trois jours donc, assez intense (les horaires et les indigènes, c'est pas trop leur problème, donc si on parle pendant 8 heures dans une réunion, ben pourquoi pas) pendant lesquels ont été traités les problèmes dont je vous ai déjà parlé (sinon vous pouvez aller voir dans les posts précédent) et surtout ont fait des demandes claires, précises et incisives, ainsi qu'un certain nombre de reproches à la FUNAI et la FUNASA, dont des représentants étaient présents. Ces derniers ont pris des engagements. Malheureusement jusqu'à aujourd'hui rien n'a été fait, y compris pour les choses les plus simples, qui à les écouter allait changer dans la semaine, notamment en termes d'alimentation en eau des villages...

Le passage de la barrière pour arriver sur le lieu de la commémoration.

















Le dernier jour, nous nous sommes rendu sur le lieu de la bataille/massacre, ou les Guarani ont rendu un hommage émouvant à leurs ancêtres, et une prière à Nhanderu pour leur peuple.















Prière dirigée par Laurinda sur le lieu de la Bataille de Caiboaté




Lieu de la bataille de Caiboaté

jeudi 24 février 2011

Contre Belo Monte à Paris


Je vous ai déjà parlé plusieurs fois du projet de l'Usine de Belo Monte.
Ce barrage au cœur de l'Amazonie est une aberration écologique puisque les études prévoit la réduction de la biodiversité dans la région, mais également une aberration socio-économique, car il assècherait des communautés indigènes entières en aval, dont des peuples isolés (non-contactés) et inonderait les terres ancestrales d'autres communautés en amont. Le barrage modifiera le cycle des pluies et des sècheresses et bouleversera l'économie locale, sans garantie d'amélioration, de développement ou de "relogement" pour la population, comme nous le montre l'exemple d'Itaipu... Depuis plus de 20 ans, les indiens expulsés par les eaux ne sont toujours pas indemnisés.
Photo : Survival International. Au centre, le président du CIMI.


Si vous voulez plus d'informations, ou vous mobiliser contre ce projet absurde, contraire à toutes les études environnementales et sociales.
Vendredi 25 Février à 19h à la maison de l'Amérique Latine à Paris : Conférence de Presse d'indiens affectés par le projet en tournée en Europe.
Samedi 26 Février de 12h à 15h, Manifestation sur le parvis des droits de l'Homme au Trocadéro à Paris.

lundi 14 février 2011

Les murs parlent à Buenos Aires...


Nous sommes bien rentrés de Buenos Aires, qui était exceptionnel ! Voilà quelques photos des murs portègnes qui illustrent bien ce que je vous disais à propos de la folle politisation de ce pays et de ses habitants !
La dictature a laissé des traces, mais aussi bien des revendications...

Uniformes qui déforment les hommes et les rend fous




Sur la place de Mayo, se réunissent tous les jeudis qu'il pleuve ou qu'il vente les "folles de la plaza de Mayo", identifiables par le tissu blanc qu'elle porte sur la tête. Elle demande la vérité et la justice sur ce qui est arrivé à leurs enfants disparus pendant la dictature, et dont elles n'ont plus jamais entendu parlé.



Réveillez-vous


Frontière = Fiction
Pour ceux qui avaient encore des doutes ... ;-)


Résiste et lutte



Justice et Dévolution des Terres pour le peuple Qom


Les entreprises minières tuent.
Soja pour aujourd'hui, Faim pour demain.
Eau ou entreprise minière.

L'Argentine, comme le Brésil vit la folie du Soja. Extrêmement rentable (surtout en mode OGM), il remplace peu à peu toutes les plantations, gagnent sur les zones de forêt encore existante, polluant eaux et terres, diminuant drastiquement la biodiversité, et remplaçant des plantations destinées à l'alimentation par des plantations destinées à nos voitures...


Le Dieu des Argentins...


Le couple Kirchner entouré du couple Peron-Duarte...
Les murs fleurissent de "Nestor avec Peron, Le peuple avec Christina", mais aussi de "Kirchner en prison" !

Et un petit dernier pour la route !

vendredi 11 février 2011

Un BON bol d'AIR

Bon je suis un peu perdue dans la chronologie, n'ayant pas été très fidèle à ce blog ces derniers temps...
Alors que faire, vous racontez les derniers rebondissement de la lutte Guarani dans le Sud du Brésil ou ma découverte éblouie de Buenos Aires ?
En effet depuis quelques jours avec Hugo et notre super guide Bérénice (Claire est au Chili, mais elle nous laisse super gentiment sa chambrette !), nous parcourons cette ville incroyable... Entre New York et Paris, tout ça avec une ambiance qui reste latino-américaine, c'est tout simplement magique !


Cependant l'Argentine a des cicatrices, et elles sont visibles... La dictature bien sûr, qui contribue probablement a l'impressionnante politisation des argentins (ils lisent tous le journal, il y a des tags politiques partout et des mobilisations en faveur des droits de l'homme à tous les coins de rue). J'ai donc réalisé un de mes grands rêves, voir les mères de la place de Mai !



Mais sans les chercher, on tombe aussi sur les revendications des vétérans des Malouines, les militants pour la poursuite des procès de la dictature, les indigènes Qom campant sur l'avenue 9 de Julio réclamant la justice pour deux assassinats et leur droit à leur terre traditionnelles... Autres pays, mêmes combats...

Derechos humanos para los pueblos indigenas


Une ville bouillonnante politiquement donc...
Madres de la Plaza de Mayo

Mais la dictature n'est pas la seule cicatrice de cette ville... La crise économique de 2001 reste présente dans les esprits... Il suffit de voir les soucis que l'on a à payer en carte bleue, le nombre de SDF, et la taille des "villas", les bidonvilles locaux pour s'en rendre compte (et même si "Jesus es el Señor de esta villa", ça ne trompe pas beaucoup sur les conditions de vie à l'intérieur... )... Mais pendant ce temps, le néo-libéralisme continue à avoir la main basse sur Buenos Aires et l'Argentine... Quand nous sommes rentrés en Bus dans la ville, nous avons vu une succession de 5 immeubles sponsorisés par Coca-Cola, qui avait peinturluré leurs façades du bas en haut d'immenses bouteilles de la célèbre marque, pour que l'on puisse facilement les voir depuis l'autoroute.
Magnifique puente de la Mujer
Ci-dessus, ballade sur le Puerto Madero, un port reconverti en Business Center qui ressemble à s'y tromper à Bercy : pelouses, salle de concert, immeubles ultra-moderne, galion au milieu de tout ça... Derrière lequel se trouve une "réserve écologique" qui est en fait une ancienne décharge sur laquelle les pouvoirs publiques ont laissé se recrééer un bout de nature au milieu de Buenos Aires ! Le résultat est vraiment chouette même si quand on sait qu'il y a une décharge sous cette "aire de conservation d'oiseaux", cela laisse dubitatif !

vendredi 4 février 2011

Campement Guarani Divisa



Une fois n'est pas coutume... voilà quelques photos de mon travail, en l'occurrence une visite dans un campement Guarani sur le bord de la route.